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Tessiture, vous avez dit tessiture?





Soprano, mezzo ou alto ? ténor, baryton ou basse ?



« Comment suis-je classé(e) vocalement ? » C’est une question posée très souvent lors du premier cours de chant. «Suis-je soprano ? alto ? On m’a dit que j’étais ténor ? ».


Pour certain(e)s, la voix a été « étiquetée » depuis longtemps, et n’a pas été réévaluée. D’autres ont parfois l’impression de chanter dans la mauvaise tessiture.

Personnellement, je pense qu’il ne faut pas aller trop vite en plaçant les voix dans des cases qui les empêchent d’évoluer librement. D’abord, si on veut véritablement classer une voix, cela prend du temps, j’y reviendrai tout à l’heure. Ensuite, si cela a du sens pour certains styles musicaux, cela n’en a pas pour d’autres. Et Enfin, on confond souvent tessiture, étendue vocale et classement de la voix.

Petit tour d’horizon de tous ces termes pour clarifier un peu les choses


Il ne faut pas confondre tessiture et étendue vocale


L’étendue vocale c’est l’ensemble des notes pouvant être produites, de la plus grave à la plus aigüe. En général, les notes extrêmes – graves ou aigües - ne sont pas des notes sur lesquelles on peut parler ou chanter en confort.


Pour cela, on recherche la tessiture, c’est-à-dire toute les notes pouvant être émises en confort, de la plus grave à la plus aigüe.


La notion de confort implique l’absence de forçage, la possibilité de moduler ces notes (c’est-à-dire de les nuancer en intensité), de leur apporter du vibrato ou pas.


A l’intérieur de la tessiture, je distingue des zones émises dans plusieurs mécanismes laryngés (j’y reviendrai dans un autre article), souvent on les appelle « voix de poitrine et de tête », même si, vous le verrez, ces termes ne sont pas tout à fait exacts. Il y a des notes, qu’on appelle des notes de passage qui permettent de passer d’un mécanisme à l’autre, que vous percevez comme des zones de fragilité de la voix, parfois décrites comme des « cassures ».


Et le classement de voix ?

Voici, à titre indicatif, les notes extrêmes de la tessiture en fonction du classement de voix (source : Dejonckere) :




Comme je l’ai dit plus haut, connaître son classement de voix peut avoir un intérêt si on chante dans des styles où la musique ne peut pas être transposée et où elle est écrite spécifiquement pour telle ou telle voix. C’est souvent le cas en chant lyrique, par exemple, où les compositeurs ont écrit la musique pour un certain type de voix en tenant compte des zones de fragilité et des zones d’aisance.


Néanmoins, il faut du temps pour classer une voix, car ce classement ne dépend pas seulement de la hauteur des notes que le chanteur peut produire. Il faut prendre en compte les notes de passage, l’amplitude du mécanisme 1 ou du mécanisme 2, le timbre, la couleur de la voix.

Donc prudence : en classant mal une voix, on peut l’abîmer aussi !


Chercher la tessiture, pourquoi faire ?


C’est pourquoi, plutôt que de «classer» les voix, dans un premier temps, je cherche simplement leur tessiture, les zones de confort de la voix, les notes de passage, les zones dédiées au mécanisme 1 et les zones dédiées au mécanisme 2, celles où il est possible de produire les deux mécanismes. Cela permet de mieux connaître sa voix, ses forces et ses faiblesses, et éventuellement de voir ce qu’il est possible d’améliorer et de développer.


Et la tessiture du morceau ?

J’ai l’habitude de comparer ensuite la tessiture du morceau avec la tessiture de l’interprète : je cherche les notes extrêmes du morceau, j’observe dans quelles zones de la gamme le morceau se promène le plus souvent, et je superpose la tessiture du morceau et celle du chanteur. S’ils ne correspondent pas…. On transpose, on adapte si c’est possible, où malheureusement, parfois on choisit de chanter autre chose !


Exemple : tessiture d’une chanteuse et tessiture du morceau




Dans l’exemple ci-dessus, le morceau à chanter est trop grave pour la chanteuse, on peut essayer de le transposer, ou chanter les notes trop graves une octave au-dessus.


La tessiture peut-elle évoluer ?


Bien entendu ! C’est le travail que vous pouvez entreprendre avec votre professeur de chant: avec un peu d’entraînement, on élargit la tessiture en gagnant des notes graves et des notes aigües. Il est d’ailleurs intéressant de travailler dans les deux directions.


Souvent, après un bon échauffement, la voix navigue plus facilement dans les zones extrêmes. Si vous avez besoin de quelques idées, vous en trouverez dans mon article sur l'échauffement vocal. De la même façon, en éliminant certaines tensions, comme par exemple au niveau de la langue (allez voir mon article sur la langue et les exercices pour la contrôler), on gagne en confort sur l’ensemble de la tessiture.



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